Le Diable, tout le temps par amandecherie
Au fin fond de l'Ohio, dans les années 60, les vies ne servent à rien. On se débat dans la crasse, la pauvreté et la bêtise, et puis on meurt. Parce qu'on a un cancer qu'aucune prière, aussi intense soit-elle, ne pourra sauver. Parce qu'on a fait de l'auto-stop sur le mauvais chemin. Parce qu'on ne peut pas être décemment enceinte d'un pasteur.
Dans ce récit désespéré, l'auteur ne se départit pas de sa tendresse pour ses personnages. Les destins de Carl, Sandy, Arvin ou Roy se croisent et tous s'accrochent à la religion en sacrifiant des animaux, en prêchant même si ce doit être dans un cirque, en essayant d'oublier le chiffre 666. Pourtant, il n'y a que le sexe ou le sang qui les meut réellement. C'est ce qui les mène à leur perte. C'est qu'il est si compliqué de lutter contre le diable, tout le temps.