Un chef d’œuvre et l’un des romans les plus émotionnellement juste que j’ai pu lire de toute ma vie. The God of small things est un conte fracturé dans le temps qui raconte l’amour et la perte. A travers les yeux de deux jumeaux de 7 ans, Estha et Rahel, élevés par leur mère célibataire et issus d’une famille de la nouvelle classe moyenne indienne, le roman nous livre le récit d’un drame familial qui va faire éclater tous les repaires des protagonistes. C’est à travers ses yeux enfants puis ses yeux d’adulte que Rahel dissèque le monde qui l’entoure et essaie de comprendre qui peut être aimé, comment, et combien.

Le récit est très drôle mais aussi très dur, on rentre dans le monde angoissant de l’enfance, plein de magie et de mystère. Arundhati Roy est une véritable virtuose des mots, elle nous décrit à travers l’histoire d’Estha et de Rahel tous les paradoxes de l’Inde, entre modernité et tradition, dans un décor tout aussi luxuriant que sa manière de nous le raconter.

Un livre d’une profondeur extrême, qui laisse le lecteur sur un vide difficile à combler. Je le conseille vraiment vivement.

Une dernière chose : il faut absolument lire ce livre en anglais si vous maitrisez la langue de Shakespeare. Arundhati Roy joue avec cette langue d’une manière si limpide, subtile et pleine de malice que ce serait du gâchis de s’en priver (je me suis d’ailleurs toujours dit que ce roman avait dû être un casse-tête à traduire tellement il regorge de jeux de mots et joue sur le côté malléable et adaptatif de l’anglais, difficile à reproduire dans notre rigide français). Pour ceux qui se débrouille au moins moyennement dans cette langue mais qui n’ont jamais lu en VO, c’est par ailleurs une très bonne occasion de se lancer car la lecture reste assez simple et intuitive, pas besoin de sortit le dictionnaire toutes les 3 lignes.
Frán
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les lectures forcées et finalement adorées et Top 10 Livres

Créée

le 21 août 2013

Critique lue 196 fois

Frán

Écrit par

Critique lue 196 fois

D'autres avis sur Le Dieu des Petits Riens

Le Dieu des Petits Riens
Gandouche
8

Critique de Le Dieu des Petits Riens par Gandouche

Dans l'Inde post-coloniale en pleine reconstruction, partagée entre le poids des traditions et la volonté de changement, une famille bourgeoise est frappée par un drame. Vies brisées, culpabilité et...

le 22 oct. 2010

9 j'aime

Le Dieu des Petits Riens
MarieBonneau
10

Un regard singulier

" Pour Mary Roy qui m'a élevée, Qui m'a appris à m'excuser à chaque fois que je voulais l'interrompre en public. Qui m'aimait assez pour accepter que je la quitte. Pour LKC, qui, comme moi, à...

le 7 mai 2019

7 j'aime

Le Dieu des Petits Riens
Notche
9

il reste un papillon aux ailes glacées

j'ai mis du temps mais j'y suis arrivée et je ne le regrette pas, loin de là. en effet, si l'alternance passé/présent d'un chapitre à un autre est parfois un peu déroutante, comment ne pas être...

le 20 janv. 2011

6 j'aime

Du même critique

Il faut beaucoup aimer les hommes
Frán
8

"Le désir qui est une des formes de l’enfer"

Je ne dirai pas que « Il faut beaucoup aimer les hommes » est le récit d’une histoire d’amour. Pour moi, c’est une histoire d’obsession. Marie Darrieussecq, que ce livre m’a fait découvrir, nous...

le 15 sept. 2013

11 j'aime

1

Don't Starve
Frán
7

Don’t starve. Mais fais gaffe aussi à pas te faire buter par une créature bizarre.

Jour 1. Alors que j’étais tranquillement en train de tourner dans le dernier film d’animation de Tim Burton, je me suis soudain retrouvé projeté dans un endroit chelou. Y avait un mec bizarre qui...

le 3 sept. 2013

11 j'aime

Devious Maids
Frán
4

Femmes de ménage désespérantes

Devious Maids, la nouvelle série de Marc Cherry, se veut la petite sœur de Desperate housewives, succès de la décennie 2000. Copie conforme sur beaucoup de points, elle reprend exactement le même...

le 19 août 2013

9 j'aime