Ou le discours de la caverne ?
Les 70 premières pages (soit le premier tiers) m’ont bien plu.
C’est léger, souvent amusant. L’art de raconter les péripéties du quotidien, de raconter les détails qu’on remarque à peine, d’en prendre un ou deux et de les monter en épingle avec un atterrissage philosophique sur le sens ou la vacuité de la vie.
Et puis je me suis demandé : ça va être comme ça tout du long ? On ne va jamais y arriver, à ce fameux discours, objet du livre. Cela va donc être l’arlésienne ou Godot,…
et la Sonia ne va donc jamais répondre à ce SMS / bouteille à la mer ? Elle va laisser l’Adrien seul sur son île déserte, se morfondre dans le chagrin d’amour qu’elle lui a causé avec son « j’ai besoin d’une pause ».
Je fais moi aussi une pause après le deuxième tiers…
C’est devenu très répétitif. Il y a des ébauches de discours (avec de belles idées), des souvenirs de Sonia, et des scènes du repas qui sert de trame au roman. Pas gai, le repas, avec les parents, traditionnels, et les futurs mariés, conventionnels, et l’anti-héros, émotionnel, physiquement présent mais totalement absent mentalement, abattu par l’absence de réponse à son message à Sonia, lu à 17:56.
Ouf j’ai atteint la fin du troisième tiers, et je crois qu’il ne faut pas divulgacher ici ce qui s’y passe, sinon je serais la cause d’abandons avant la fin du marathon.
Il y a quand même un truc bizarre, est-ce un oubli, une erreur de construction, un manque de relecture, une intempestive coupe au montage ? (ou est-ce moi ?) L’auteur nous dit à un moment avoir envoyé quatre messages à Sonia le même jour, dont trois en deux heures. Pas, ni deux, mais quatre, dont deux totalement absurdes…. Je n’ai rien inventé, allez voir au bas de la page 182 (édition Folio). On eut souhaité les voir, et vivre leur élaboration, étant donné que cette relation « épistolaire » avec Sonia est le fil conducteur du roman.