Il est fort ce Dostoïevski. Un court roman (limite une grosse nouvelle) lui suffit à camper un personnage incroyable de faiblesse autant que de crédibilité, et à travers lui à raconter une histoire qui laisse complètement pantois.
Le personnage c'est Goliadkine, un fonctionnaire pétersbourgeois timide tendance asocial qui va voir débarquer dans son bureau son double parfait , un autre Goliadkine identique en tout point à l'exception du caractère. Son arrivée va signaler le début d'une rapide descente aux enfers pour notre malheureux héros, qui va voir son double lui voler travail, relations et réputation, avant de carrément l'humilier en face de tous ses anciens amis.
Mais bon, dès le départ il n'est pas très clean notre Goliadkine. Sa diction est hésitante, confuse, il s'emmêle systématiquement dans ses idées. Quand à ses monologues sur ses "ennemis", ils semblent plus tenir de la parano que du véritable complot. Alors, à quoi est-ce qu'on a affaire ? A la déchéance d'un petit fonctionnaire, qui ne peut faire face a l'arrivée de sa version ++ ? Ou aux délires schizophréniques d'un malade ? Je ne sais pas, et c'est ça qui est génial.
Vraiment, Il est fort ce Dostoïevski