Deux nouvelles aux ambiances bien tranchées pour découvrir un auteur japonais méconnu en France. Dans la première, le Faucon, un homme désoeuvré suite à son licenciement se voit proposer un curieux travail par une organisation qui, en faisant circuler des cigarettes de contrebande, participe peut-être plus profondément à une remise en question de l’ordre social. Dans la seconde, un jeune noble du XIe siècle passionné par la chasse découvre peu à peu, dans une explosion de violence, la manière dont son désir s’affermit et se cristallise dans le maniement de l’arc.
De l’univers urbain poisseux du Faucon à la nature enchantée des Asters, qui évoque la légende de Saint Julien l’hospitalier par Flaubert, il y a en apparence un monde, mais les deux nouvelles se rejoignent dans leur façon troublante et envoûtante d’ouvrir des portes dérobées dans la réalité, vers des inframondes où se réalise, pour le meilleur ou le pire, la volonté de leurs héros. L’ambiguïté fondamentale du registre fantastique y rejoint le discours à double tranchant sur l’accomplissement de soi, aussi destructeur que fondateur.