Cette très longue saga de douze tomes a été lues à l'âge de 14 ans avec la conviction qu'on ne peut juger sans en avoir lu l'entièreté. Depuis, j'ai changé d'avis, car au bout de ce marathon de déceptions, force est de constater que je n'ai tout simplement rien trouvé de positif dans cette série. Cette série était simpliste, ennuyeuse, débilitante, stéréotypée, mal ficelée et redondante d'une manière qui me fait dire que ce roman aura du s'appeler "Jour de la marmotte à Émeraude", plutôt.


D'abord, le schéma actanciel est le même et reviens en boucle, ce qui permet de déterminer la fin après le premier chapitre. Exemple: à chaque nouveau personnage, il y en aura un second qui arrivera peu après de sexe opposé, ils tombent en amour et se marieront ( ou presque). Les chevaliers gagnent pratiquement toujours. Sinon, on a une bataille, les chevaliers gagnent, puis un coup de foudre. Puis une autre bataille, ils gagnent, puis un autre coup de foudre. Un personnage vit une péripétie individuelle, puis un coup de foudre, puis une bataille, ils gagnent, un mariage. C'est sans fin. Et quand on entend de la bouche de l'autrice même que "ses histoires lui sont inspirées par les anges", bah, on peut donc conclure que les anges sont de piètres conteurs et des carencés en originalité.


Il y a un nombre phénoménal d'erreurs simples, comme la notion d'espace: vous verrez des chevaliers traverser des royaumes en une demi-heure. Rappelons qu'en temps normal, il faut plusieurs heures, voir plusieurs jours, quand on voyage à cheval. le "Château" qui leur sert de QG ressemble plutôt à un Club Med pour touristes cubain, avec des jacuzzi et des massothérapeutes. Il y a des Dieux aux pouvoirs absolus, trop feignasses pour intervenir, apparemment, mais assez pour "donner un enfant" au chef des chevaliers qui a trompé sa femme. Nous sommes dans un Moyen-Âge où les personnages se comportent comme les adultes de la série-savon "les feux de l'amour". La crédibilité psychologique est terriblement médiocre.


Le niveau d'écriture est celui d'un livre pour enfant de 8-9 ans en terme de narration , de vocabulaire et de difficulté, mais comme certains thèmes sont subjectifs, on retrouve ce livre en section adulte. On notera par exemple le viol d'un homme par l'une des chevalières quelque part au tome 5-6...heu..ou peut-être 7, ils se ressemblent tous tellement les tomes.


Il y a TROP de personnages, au point où j'ai du me référer à la longue liste d'écuyer/chevalier mise au début de chaque livre juste pour comprendre de qui on parlait dans certains passages, dont un double décès. le problème, c'est que lorsqu'on ignore de qui il s'agit, l'effet de drame disparaît et laisse un juste un sentiment de vide et d'agacement. Oh, et ces enfants morts quelque part dans le 8e...9e...enfin, l'un des derniers, est le seul livre dans lequel la mort d'enfant m'aura valut un simple "bon, enfin quelque chose de différent!". Incroyable, mais vrai, ça ne m'aura pas du tout touché.

Les Chevaliers sont en guerre et s'ils ont perdus 20 hommes dans les 12 tomes, c'est encore généreux. 20 contre les milliers de morts du côté des "méchant-pas-beau-tout-vilains", bien sur. En ce sens, ce roman est l'anti-thèse de la série "Trône de fer".


Finalement, les méchants-laids-stupides tous hybrides entre animal-homme, contre les tout gentils tout beaux tout merveilleux-la-vie-est-un-nuage-rose. On nage en pleins stéréotype. Sauf Wellan, le chef...un vrai salopard. Oui, quel mot dur, mais son comportement est exécrable et terriblement macho, sous son vernis superbement épais de fausse modestie. Que s'est-il donc passé avec ce personnage? C'est à croire que Robillard a voulu en faire l'étendard des Chevaliers, mais a force de pousser sur la perfection, elle en a fait le type détestable à qui on passe tout. J'ai rarement détesté un personnage autant que celui-là. Il y a aussi Swann, qui a violé son propre mari: Ben oui, fille, le forcer à se déshabiller et le sauter devant une cheminée sans tenir compte de son avis, c'est un viol, y a rien de sexy là-dedans, c'est même très gênant comme scène. Il y a quelques viols dans cette série redondante.


La fin est prévisible depuis le tome 1 et ne mérite pas que l'on dépense de l'argent pour la lire.


Pour le moment, cette saga est en queue de peloton derrière tous les autres livres du genre Fantasy pour moi. Et je ne comprend pas comment on peut réécrire 36 fois la même chose ( et oui, après les Chevaliers d'émeraude, vous avez ceux d'Enkidiev , puis ceux d'Anthares, douze tomes chacun). Et le plus drôle, c'est que ça marche.


Je vous suggère la saga " Belgeriade", d'Edding, ou les romans de Mark Lauwrence comme "Empire brisé", de très bons romans fantasy truffés de créatures de châteaux et de guerre.


Déconseillés à la Jeunesse: présence de violence et de sexe. ce livre est classé ADULTE, en librairie.

Shaynning

Écrit par

Critique lue 180 fois

D'autres avis sur Le Feu dans le ciel - Les Chevaliers d'Émeraude, tome 1

Le Feu dans le ciel - Les Chevaliers d'Émeraude, tome 1
Am3ni
6

Critique de Le Feu dans le ciel - Les Chevaliers d'Émeraude, tome 1 par Am3ni

Les Chevaliers d’Emeraude… saga de fantasy jeunesse connue. Anne Robillard est même présentée comme la « J.K. Rowling québécoise » selon la quatrième de couverture. J’étais dans de bonnes...

le 27 oct. 2014

6 j'aime

Du même critique

Un palais d'épines et de roses
Shaynning
1

Glorifier la violence sexuelle par Maas

Ce roman est CLASSÉ ADULTE, ce n'est pas un roman pour jeunes adultes, encore moins pour les ados et compte tenu de la présence de relation toxique, de violence sexuelle gratuite et d'objectivisation...

le 29 mai 2020

5 j'aime

Heartstopper
Shaynning
6

Critique de Shaynning

Cette Bd, qui a un format de roman, donne le ton dès sa couverture: deux gars qui sont appelés à se rapprocher malgré des looks plutôt différents. Même les couleurs illustrent d'emblée la douceur de...

le 25 févr. 2023

4 j'aime