Edward Abbey n'est pas qu'un trublion cap' de nous faire rire comme il a pu le faire dans le Gang de la clef à molette. Il le prouve dans le Feu sur la montagne en signant une oeuvre poétique.
On peut faire dire ce qu'on veut au livre suivant notre sensibilité. J'y ai vu l'envie de partager la fin d'une époque où les grands propriétaires du sud des Etats-Unis sont prêt à tout pour sauvegarder leur terre quand elle est menacée par le gouvernement. Le Feu sur la montagne fait penser à ces vieux western où des compagnies pétrolières ou ferroviaires veulent s'emparer coûte que coûte d'une terre qui appartient à un orgueilleux.
Edward Abbey y place aussi le petit fils du vieux propriétaire du ranch, assistant ainsi à la fin d'une ère. Coincé entre les valeurs de la famille, de la terre, et de ce monde qui progresse pour des raisons économiques ou de possible guerres avec d'autres pays (le livre a été écrit avant la chute de l'URSS).
Là où Edward Abbey frappe fort, c'est que bien que son vieil orgueilleux traite le gouvernement de voleur, les protagonistes sont là pour lui rappeler que chaque génération vole la terre de l'autre et qu'ainsi, cette terre appartenait avant aux amérindiens et encore avant à la nature et qu'une fois que le gouvernement aura acquis sa parcelle, il se la fera dépouiller un jour où l'autre.
Bref, c'était excellent malgré un scénario classique mais on en attend pas moins du grand Edward Abbey !
Une pépite à se coincer sous la dent en cas de faim !