Ce roman est de loin le meilleur de la saga. Il décrit la vie de Shigeru, de sa naissance à sa rencontre avec Takeo. C'est donc la construction d'un personnage, à la fois noble, intelligent et courageux, mais aussi profondément faillible, crédible et humain. Un personnage à l'existence mouvementée et tragique, mais exaltante et digne d'être racontée.
Le roman terminé, toute allusion à Shigeru dans les volumes précédents prend une toute autre dimension, profondément émouvante, tant ce personnage suscite la compassion.
Le récit :
Le récit peut être divisé en deux parties à peu près égales : l'avant Yaegahara et l'après.
- Avant la bataille, Shigeru mène une existence de jeune seigneur et héritier du chef du clan. Il est formé, intellectuellement et physiquement, puis administre et défend son futur domaine, se préparant à prendre la relève de son père. Il forge des amitiés doublées de liens de loyauté et vit l'exaltation de la jeunesse.
- Après la défaite, il est forcé d'abdiquer et mène une existence simple mais active (il travaille à améliorer les conditions de vie des paysans par le progrès agronomique), supportant la honte de sa condition dans l'espoir de pouvoir un jour se venger (influence des 47 Ronin probablement). Il forge également le couteau que Takeo mettra sur la gorge de la Tribu, développe son amitié avec Kenji et son amour pour Naomi. Cette partie du roman est moins mouvementée que la première mais très intéressante du point de vue du cheminement psychologique du personnage.