Le Fléau, tome 1 par fabtx
Je devais être sous l'emprise de pas mal de drogues dures différentes quand je me suis décidé à emprunter la version LONGUE de ce roman. Au moins, ce qu'on ne peut pas lui reprocher, c'est de mal porter son nom : plus de 1200 pages de King, au prix du kilo, on s'en sort pas si mal. J'avoue n'avoir jamais été un grand fan de King, mais la lecture il y a quelque temps du cycle de la Tour Sombre m'a mis en appétit, et j'avais décidé de partir à la recherche d'un autre plat aussi savoureux. Malheureusement, le Fléau s'est révélé plutôt indigeste.
Mon dernier roman post-apocalyptique ayant été La Route de MacCarthy l'année dernière, il est intéressant de constater à quel point ces 2 romans sont dissemblables : là où ce cher Cormac use de phrases et de dialogues très courts qui reflètent parfaitement son univers, notre non moins cher Stephen en fait des tonnes (où peut-être est-ce juste un effet colatéral de cette version LONGUE). Tandis que La Route pousse le minimalisme jusqu'au nombre de ses héros, Le Fléau nous présente toute une série de personnages (plus ou) moins intéressants. Alors que MacCarthy ne nous donne que très peu d'infos sur la vie avant la catastrophe et la raison de cette dernière, King nous décrit dans les détails sur plusieurs centaines de pages clairement dispensables la situation initiale, avant que l'inconscience des méchants militaires américains va-t'en-guerre tue tout plein de gentils citoyens innocents. Bref, la balance penche largement du côté du récent (et justifié) prix Pulitzer.
Alors c'est vrai, Le Fléau n'est pas inintéressant, se lit assez vite, on y retrouve l'Homme Noir de la Tour Sombre, mais cela reste quand même un bouquin dont la principale originalié est son manichéisme exacerbé, et qui ne méritait pas une version LONGUE de 1200 pages.