Voici un roman totalement à part, inclassable et déroutant, sorte d'OVNI en cette rentrée littéraire 2016.
Le garçon, c'est un garçon sans nom, sans passé (ou si peu, la mort de sa mère et une vie que l'on devine sauvage, en pleine nature). De là, l'histoire devient un roman initiatique, de rencontres en rencontres le garçon, toujours mutique, grandit, évolue, devient homme. Mais on ne sait pas grand chose sur lui, finalement...
Belles histoires de complicité, belle histoire d'amour (avec beaucoup de passion érotique), un long passage consacré à la Grande Guerre et ses horreurs, admirablement décrites. Et partout, tout le temps, la solitude et le silence autour de ce garçon, mystérieux et simple à la fois.
Difficile de dire ce qui prédomine dans ce roman, tant tout se mélange : à la fois très classique (on retrouve le souffle narratif des grands romans classiques français et le style idoine) et résolument moderne dans le ton, à la fois poétique (un texte tout en ellipses et en métaphores, tout en sensibilité) et terre-à-terre, parfois sauvage et brusque, à la fois sensible et rude, cruel...
Le tout fait une lecture à la fois ardue et très agréable, un roman très prenant, envoûtant, du genre dont on se délecte tant la langue est belle, tant les personnages sont travaillés. Un roman surprenant, donc, mais magnifique, quelque chose dont on sort bouleversé.