Si tu pensais que vivre en ermite en pleine montagne était une aventure spirituelle intense et captivante, Le Grand Jeu de Céline Minard est là pour te rappeler que parfois, l’isolement ressemble plus à une performance artistique qu’à une réelle quête existentielle.
L’histoire suit une femme qui choisit de s’installer seule dans un refuge ultra-moderne au sommet d’une montagne pour vivre en autarcie, loin du bruit du monde. Entre contemplation, exercices physiques, observations méticuleuses de la nature et dialogues mentaux, on suit son quotidien dépouillé… jusqu’à ce qu’un mystérieux voisin vienne perturber son face-à-face avec elle-même.
Le gros point fort ? C’est un roman immersif et sensoriel. L’écriture de Minard est précise, élégante, parfois hypnotique, et certaines descriptions du paysage sont d’une beauté saisissante. Le roman réussit à retranscrire l’expérience de la solitude et de la survie avec un vrai sens du détail.
Le hic ? Ça manque cruellement d’émotion et de tension. Le personnage principal est si détaché, si froid dans sa démarche, qu’il est difficile de s’y attacher. Ajoute à ça un récit qui oscille entre le contemplatif et le trop cérébral, et tu obtiens un roman qui peut vite donner l’impression de lire le carnet de bord d’une expérience scientifique sur l’isolement.
Bref, Le Grand Jeu, c’est une immersion littéraire intéressante mais parfois trop distante, une aventure mentale qui a du mal à faire vibrer. À lire si tu veux une réflexion sur la solitude et la liberté… mais si tu cherches du frisson, passe ton chemin.