Sur le papier, ça avait tout pour me plaire et la critique en faisait grand cas. Un jeune peintre (vous voyez le rapport?) obsédé par les hérons (mon atelier a failli s'appeler Le héron cendré...) doit interrompre son ouvrage quand la légion Condor se met à bombarder son village (Guernica, avril 37, clin d’œil appuyé). Non, non, malgré les apparences, je n'ai pas écrit ce livre sous un pseudo. C'était donc avec beaucoup de curiosité et de grandes attentes que j'ai entamé la lecture. Style impressionniste, par petites touches, pif, pouf, pas de ponctuation digne de ce nom dans les dialogues et la manie d'aller à la ligne après chaque phrase. Bon, pourquoi pas. Longue mise en place du personnage central, Basilio. Il en pince pour une nana un peu volage et promet de lui offrir une peinture de héron, sa meilleure peinture de héron, celle qu'il s'en va peindre dès le lendemain. La vaniteuse bestiole ne se fait pas prier et pose comme seuls ces somptueux volatiles savent le faire, en se jouant des rayons de soleil et de leur propre reflets entre les joncs. Jolies pages. Et Hitler envoie ses volatiles à lui se dégourdir un peu les ailes au Pays Basque. Changement de ton, furie et destruction. Sans grand souffle, il faut avouer, la narration devient un peu bancale et peine à décoller. Frustration suprême, et sans trop vouloir dévoiler la fin, l'apogée de ce récit initiatique vire à la débandade absolue et tout retombe comme un soufflé. En bref, malgré de jolis moments et des réflexions intéressantes sur le regard du peintre, on reste un peu sur sa faim. Mucho ruido, pocas nueces, pour les érudits... ;o)

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le 3 mars 2017

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