Comme toujours, tout le monde ment. Le drame est à portée d'un retournement. Les valets sont les maîtres, les masques travestissent, mais révèlent ce qui du désir ne pourrait être dit à découvert.
C'est délicieux de perversité, et, sous des dehors galants, profondément inquiétant : il s'en faut de peu que la livre de chair et d'émotions que chacun met en gage ne soit prélevée sur lui ou sur elle : tout ne tient au fond qu'au bon vouloir du montreur de marionnette, au faiseur d'intrigue, à l'agenceur des travestissements du théâtre social - valet bienveillant qui ne se sentira jamais les appétits d'un Iago, Marivaux n'étant pas faiseur de tragédie.
Et au fond, il s'en faut d'un siècle et demi pour que le masque l'emporte sur la chair et que les personnages s'évident, ne laissant sensibles que leur surface - Pirandello, Ionesco.