Le thème et le cadre sont le même que dans l'ombre du vent ; malgré ça, ce roman arrive à bien tenir en haleine, même si le plaisir est quelque peu affadi. Le fantastique dans le monde de l'édition, le quartier médiéval de Barcelone, un lien familial avec le roman précédent pourrait avoir de quoi faire soupirer. Or, le style entraînant, une intrigue bien menée, malgré un goût prononcé pour le glauque auquel le vieux Barcelone se prète bien, il est vrai, rendent l'ensemble attractif et peut être rapidement lu, malgré l'épaisseur du volume. La fin m'a, toutefois, quelque peu laissé sur ma faim : le dernier tiers s'avère aussi violent qu'invraisemble ; aussi ai-je eu du mal à le digérer. Que de morts, de sang déversé, de traumatismes dans ces coups de théâtre dramatiques à répétition, qui en font presque perdre le fil et font espérer un peu de lumière dans ces bas fonds.
L'ensemble demeure intéressant, l'intrigue est forte et bien tenue, malgré le soufre et la forte odeur de sang qui en émane. Il faut avoir le coeur bien accroché.