La narratrice, Annie Ernaux, raconte en quelques pages une relation vécue avec un étudiant de 30 ans de moins qu’elle. Elle décrit une expérience qui l’a fit redevenir la “fille scandaleuse” de sa jeunesse (regard de la société, notamment des femmes plus ou moins jeunes, …), mais pas seulement. Ce jeune homme était “la mémoire de son premier monde”, reconnaissant elle-même qu’elle se serait détournée de lui 30 ans plus tôt car il lui aurait trop rappelé son milieu. Que cherche-t-elle donc avec cette homme qu’elle finit par “décrocher et expulser comme (elle) l’avait fait de l’embryon” ? (v. L’événement). L’impression d’être “éternelle et morte à la fois” ? Ou plus rationnellement un “bon deal” dont elle avait fixé les règles. Quoiqu’il en soit, le brièveté de cet ouvrage (moins de 40 pages) ne lui permet pas de développer des idées pourtant intéressantes, notamment sur la mémoire ou le regard de l’autre et son jugement. En se contentant d’une quasi-nouvelle, Annie Ernaux nous ouvre une porte puis nous la claque au nez, le lecteur se retrouvant hébété sur le paillasson à ne savoir quoi penser, tenté de ne se souvenir que du penchant narcissique de cet écrit mais conscient qu’il révèle une face de l’humain qu’il ne cherche pas non plus à nier.