Je découvre Erri de Luca par la mauvaise porte peut-être. Ce roman est désagréable au plus haut point : les personnages n’ont rien qui permettent qu’on s’y attache. Don Gaetano est sans doute le pire : il prétend lire dans les pensées, se prend pour un héros et passe son temps à baliverner quelques réflexions de pseudo grand sage que je trouve toutes plus ridicules les unes que les autres. Le gamin, personnage principal du roman, orphelin dans le Naples d’après guerre, n’a personne d’autre que Don Gaetano son concierge comme point de repère ce qui le rend vite tout aussi agaçant (quand notre mentor est un imbécile, difficile de bien commencer dans la vie !). On se retrouve avec des dialogues au style ampoulé, manquant d’inspiration, ce qui donne des passages absolument désolants de mièvrerie pseudo poétique. J’ai littéralement éclaté de rire tout le long de la description du premier rapport sexuel du personnage principal avec sa voisine qu’il a apparemment aimée en secret pendant 10 ans… Je ne note pas l’extrait pour ne pas spoiler mais franchement ça vaut le coup d’œil juste pour se marrer 2 minutes. Même l’éveil intellectuel du gamin n’excite pas le lecteur : on perçoit au début le petit pauvre qui s’échappe de sa vie par la lecture et trouve aussi refuge auprès d’un libraire mais malheureusement cet aspect n’est presque pas développé comme il peut l’être magnifiquement chez Jack London avec Martin Eden par exemple.
En bref, un roman d’initiation qui ne vaut vraiment pas le coup… je ne comprends pas les lecteurs qui y voient un style magnifique : je n’y vois qu’une écriture poussive, une inspiration à côté de la plaque, et un ton ridicule.