Tout comme "La dernière chasse" publié peu avant, "Le jour des cendres" consiste à nouveau en une novélisation d'un épisode de la série diffusée sur France 2 (au titre aussi opportuniste que dénué de sens : "Les rivières pourpres").
Il s'agit donc d'un petit bouquin, trois ou quatre fois moins long qu'un Grangé "classique" (que l'éditeur vous proposera sans vergogne au même prix!). Toutefois, cette brièveté n'est pas forcément un mal, puisque ces derniers temps le romancier avait tendance à trop délayer certaines intrigues.
Un Grangé mineur donc, dont l'intrigue centrale, pas plus mauvaise qu'un autre, comporte des éléments narratifs déjà rencontrés dans l'œuvre prolifique de l'ancien journaliste-reporter (avec comme souvent une étrange communauté isolée, les anabaptistes, dont certains agissements pourront rappeler celle de Guernon dans "Les rivières pourpres").
D'autre part, j'ai bien du mal à m'attacher à ce tandem de héros récurrents (un procédé "commercial" auquel Grangé s'était toujours refusé jusqu'à présent), composé de Niémans et Ivana, pas les meilleurs personnages imaginés par l'auteur.
Surtout, je crois que leur incarnation télévisuelle peu judicieuse a influé sur mon manque d'empathie : Olivier Marchal ne fait pas un bon Niémans, contrairement à Jean Reno, et Erika Sainte me laisse froid...
Heureusement, Jean-Christophe Grangé m'a semblé en pleine forme sur le plan du style, multipliant les punchlines rigolotes, les formulations assassines, les descriptions inspirées...
De sorte que j'ai lu "Le jour des cendres" sans grande passion, mais sans aucun ennui.
Et puis la meilleure nouvelle pour les fans de l'écrivain francilien, c'est que Grangé publie ces jours-ci un nouvel ouvrage situé dans l'Allemagne nazie de la fin des années 30.
Un vrai roman cette fois-ci, pas une novélisation...