Le Lac est l'histoire d'une obsession. Celle d'un jeune homme pour la laideur de ses pieds.
C'est aussi un regard sur la perversité. Quand il se met à suivre des jeunes filles dans la rue ou, qu'en tant de professeur, il entretient une relation inappropriée avec une (très jeune) étudiante.
A moins que ce roman ne soit simplement la narration d'une inaptitude sociale. A vivre sereinement des relations avec les femmes.
Dans la bibliographie de Kawabata, l'histoire nous éloigne des traditionnelles descriptions suggestives qui sont la marque de l'auteur, qu'elles soient mélancoliques quand il s'agit de paysages (Pays de neige) ou teintées de sensualités quand elles traitent du corps féminin (Les belles endormies).
Un livre qui détonne donc même si l'on retrouve certains thèmes qui sont chers à l'écrivain :
- la beauté et le corps,
- la relation émerveillée à la Faune et à la Flore,
- l'irrationnalité.
C'est d'ailleurs ce dernier aspect qui est passionnant dans ce livre, tant on est égaré par le comportement du protagoniste.
Le Lac nous propose donc une fenêtre inhabituelle sur le Japon de l'après 2nde Guerre Mondiale. Dérangeante car le lecteur pourra se surprendre à attendre que le drame survienne.
A se demander qui est le plus libidineux et pervers...