J'ai été enthousiasmé par Indian Creek.
Emu par La vie en chantier.
Et - somme toute - déçu par Le Lac de nulle part.
Bien sûr l'écriture est léchée, fluide, palpable.
On vit l'aventure comme on le ferait avec Jack London.
Mais le scénario est éculé, prévisible.
Quand Pete Fromm décide de faire du David Vann (Sukkwan island), l'auteur perd sa densité émotionnelle.
Lui qui habituellement décrit de manière si subtile la nature humaine tombe dans les clichés.
Lui qui habituellement impose son rythme si poétique et si contemplatif semble succomber aux grosses ficelles du cinéma hollywoodien :
- révélations sordides,
- climax au trois quarts du livre,
- twist final...
La nature en est réduit à un panorama accessoire.
Et les archétypes humains sont plus caricaturaux qu'inspirants.
Je n'aurai pas la dent aussi dure si Pete Fromm ne nous avait livré précédemment d'aussi magnifiques ouvrages.
Le Lac de nulle part n'en demeure pas moins une aventure haletante, au récit ingénieux.
Mais hélas si loin de la finesse coutumière de son humanisme empreint de nuances et de dignité.
Bref un livre à lire pour se divertir.