Suite à la déception de Salem je m’en suis entièrement remis à la spontanéité impulsive de cette furieuse lectrice qu’est ma collègue Océane.
Dans les règles de l’art, elle m'a donc proposé une autrice dont j’ai toujours juré que je la lirais un de ces jours - avec toujours l’excuse de la remettre à plus tard à cause qu’on est libraire et que nos lectures ont la vie dure tu vois ? Là, pas question de me défiler, c’était un coup à perdre un café à la machine à café, tu vois le genre ?
Je parle d’Anne Rice, l’autrice qui m’a fait découvrir la Nouvelle Orléans indirectement en me foutant une trouille et un blues monstre à cause de L’Entretien avec un vampire quand j’étais un peu plus petit qu’aujourd’hui ce qui commence à faire longtemps.
Et vous savez ce que j’ai trouvé de fascinant ? (Ce genre de fascination qui n’est fascinante que pour toi sur le moment et qui perd toute sa splendeur quand tu le déclares à clavier haut ?) :
On est super dur avec les auteurs de terroirs régionaux mais en vrai les meilleurs livres d’auteurs connus sont des putains de romans de terroirs aussi ; Stephen King pour le Maine, Chris Offutt pour les Appalaches, Paul Auster pour New-York ETCAETERA ETCAETERA et donc Anne Rice pour La Nouvelle-Orléans (en plus de Poppy Z. Brite si tu veux mon petit avis). Ces régions/villes doivent beaucoup de fantasmes à ces romancier.es je trouve. (je trouve beaucoup de choses que veux-tu c'est la vie).
Je m’étends je monopolise je m’en désole et hop. Le choix s’est arrêté sur le premier tome d’une trilogie intitulée La Saga des Sorcières.
Je me suis plongé corps et âme dans le genèse d’un genre qui m’était complètement inconnu jusqu’à aujourd’hui ; la romance érotique à deux balles calée sur une documentation historique carrément convaincante, avec des idées plus que progressistes tout en étant glauques et rétrogrades (cf. la pédosexualité vue sous un prisme d’excitation possible de la part des protagonistes - et héros de l’intrigue, par exemple).
Anne Rice aime les corps magnifiques, tou.s.tes ses personnages sont à tomber de beauté, font divinement l’amour et …. et pratiquent donc quelques traditions incestueuses (qui choquent un peu en 2021, ça casse un peu sévère le mythe pour moi déso).
Néanmoins, je me suis pris d’affection pour le côté historique et cette carte postale de la Nouvelle-Orléans est divinement illustrée. J’ai pensé plusieurs fois à Poppy Z. Brite (que j'adore je te jure) et à une des saisons d’American Horror Story (qui n'est pas la plus réussie mais niveau ambiance y'a du level faut bien avouer).
Ce premier tome est il un bon roman pour autant ? Hmm. Il y a quelques longueurs et on peut rapidement se faire chier.
MAIS, ses nombreuses coquilles et sa simplicité scénaristique font que vous pourriez gober un plein tube de Tranxen, vous pourriez tout comprendre sans vous fatiguer les neurones. Il y a quelques scènes un peu flippantes - en tout cas au début - et du coup, pour un roman d’Halloween, ben … ça fait ce qu’on demande nan ?
Je le conseille donc pour satisfaire sa curiosité, ce qui est plutôt cool de se débarrasser de cette responsabilité en laissant place à vos futurs libres arbitres.