Plus on approche de la guerre et plus on a l’impression que l’histoire devient pesante et le récit un peu moins truculent.
Il faut dire aussi que les personnages auxquels on s’était habitués ne sont plus, ou sont en fin de parcours. Seul Robert d’Artois l’inusable tient encore la barre, c’est encore et toujours lui qui, à défaut de manier les ficèles, sera l’étincelle de bien des conflits.
Il n’est sans doute pas à l’origine des différentes luttes, mes ses combats et complots vont attiser les passions de part et d’autre. Et il est doué l’oiseau: il ne recule devant rien, il reste entier, et aura passé sa vie à courir après son Artois, en éclaboussant de sa gouaille et de son appétit de vivre les cours de France et d’Angleterre. Un vrai héros.
Ce tome est le vrai dernier tome de la saga, en témoigne le petit mot de Druon, qu’on sent attaché à Robert, au cas où on n’aurait pas compris pourquoi il en avait fait son personnage central.
L’épilogue et le tome qui suit ne sont qu’un moyen de rappeler que l’Histoire continue sa route.
Ce dernier livre n’est pas le meilleur de la saga mais en le fermant on a le sentiment d’avoir feuilletté un bien beau livre d’histoire, et on mesure combien il est important d’avoir de bons conteurs pour faire revivre de telles époques et replacer certains évènements dans leur contexte.
Et à ce petit jeu Maurice Druon est un champion.