Après la mort de sa mère, le père de David se remarie et le couple donne naissance à Georgie. L’arrivée du demi frère de David sonne le glas, et l’enfant se réfugie dans la lecture de contes fantastiques de tout âge pour fuir la réalité douloureuse pour lui et cette nouvelle famille dans laquelle il ne s’intègre pas, et cette guerre qui menace d’éclater mais qu’il ne comprend pas bien. Au creux de ces romans, il trouve une forme de paix et une proximité avec feu sa maman, qui lui a transmis la passion de la lecture.
Un beau jour toutefois, il entend la voix de sa mère l’appeler à l’aide à travers une faille vers un nouveau monde. L’enfant se jette alors, non sans crainte, dans une longue aventure, en quête de celle qu’il aime plus que toutes : sa maman.
L’histoire narrée par David fait immédiatement penser à Alice au pays des Merveilles par la similarité des personnages et des situations.
En effet, David autant qu’Alice, sont plongés dans la lecture et fuient un monde qui ne leur plaît pas. Attirés d’une manière ou d’une autre vers un autre monde dont seuls eux ont la connaissance, ils rencontrent des personnages hors du commun tout droit sortis de leurs livres et vivent des aventures folles qui feraient pourtant fuir les plus téméraires.
Toutefois, Le livre des choses perdues a d’évident ce que Alice au pays des merveilles n’a pas (enfin, si on considère le film puisque je n’ai pas encore eu la chance de lire le livre).
En effet, ce roman fait référence de façon bien visible à de nombreux contes plus connus, sortis des fabuleuses têtes des frères Grimm ou de Perrault, et je cite bien sûr : Hansel et Gretel, La belle au bois dormant, Le petit chaperon rouge, Boucle d’or, Blanche Neige et les sept nains et sûrement d’autres que j’oublie ici.
Tout au long de l’histoire que David vit, nous croisons avec lui les apparitions de ces personnages communs mais, avec la surprise la plus agréable, l’histoire habituellement connue cède place à une toute autre version, bien plus amusante.
Daniel Keyes intègre avec beauté les personnages des contes fantastiques au sein de son roman, tout en l’adaptant à son histoire.
Puisque ce nouveau monde regorge des personnages provenant des livres qu’il a lu, David a autant affaire à ses bons souvenirs qu’à ses pires craintes. Notamment, il doit batailler contre ses pires cauchemars pour avancer. Or, vaincre la peur est le premier pas vers le changement.
Ainsi, chaque fois que l’enfant avance dans son aventure, aidé par quelques chevalier et bûcheron, chassé par des monstres, suivit par un homme biscornu, parfois entraîné dans une quête qui n’est pas la sienne, il mûrit. Les péripéties qu’il affronte le grandissent et lui font analyser sa vie d’un point de vue de plus en plus différent.
Ainsi, en plus d’être plongé dans un monde rocambolesque superbe, le lecteur assiste à l’évolution de l’enfant.
Le livre des choses perdues n’est pas juste un roman sur un enfant et son monde imaginaire, sur la guerre ou sur la vie, mais sur les histoires elles-mêmes. Ce roman nous enseigne que les histoires ne prennent vie qu’à travers notre lecture : notre imagination leur donne forme, et les maintient dans le réel. Sans David et sa passion de la lecture, les vieux livres de Jonathan et les créatures qu’ils renferment seraient poussières.
L’oubli est le pire des maux autant pour une personne qui serait passée inaperçue, qu’un livre qui ne laisse pas de trace. Chaque livre, chaque histoire, chaque personnage, chaque monstre, chaque décor, mérite le droit de faire rêver encore et encore.
Alors laissez prendre vie les créatures du monde de David grâce à votre lecture, laissez David vous emmener avec lui dans son aventure.