Un livre que j'ai lu en écoutant ceci, j'ai passé des moments magiques en le lisant, surtout une nuit que je n'oublierai pas, j'étais dans un état de zénitude magnifique, j'écoutais toujours cette musique et le son de la pluie sur ma fenêtre.
Sogyal Rinpoché a eu une éducation bouddhiste au Népal, une éducation très spirituelle puisqu'il a suivi l'enseignement de plusieurs grands maîtres bouddhistes qui l'ont pris directement sous leur aile depuis qu'il a 5 ans. C'est très beau comme livre et comme esprit.
Le livre est structuré en 4 parties : La vie, La mort, Le passage entre la mort et la renaissance, puis la renaissance. Pour le moment, j'ai lu la première partie. Je le poursuivrai un peu plus tard.
Ce livre est un livre qui doit être lu par tout le monde à mon avis, pas forcément lu en entier, mais ses principaux messages doivent être reçus par tout le monde. Ce livre nous dit que nous vivons dans le déni ou bien dans l'ignorance, ou pire, nous ne vivons pas du tout. Combien d'entre nous ont cherché le sens de leur vie et de l'existence ? Et combien d'entre nous y sont arrivés ? Alors que c'est primordial de savoir d'où on vient, où on va, la raison de notre création et encore plus important, savoir ce que nous sommes avant de voir qui nous sommes. Ce livre met beaucoup l'accent sur la nature de notre esprit, son essence et surtout sur la mort. Il nous reproche de ne pas trop y penser, de faire comme si elle n'existait pas ou de lui donner une importance très moindre, alors que nous sommes entrain de mourir à chaque instant... J'aime beaucoup. J'ai beaucoup aimé. J'ai trop aimé. Le bouddhisme m'a toujours profondément touchée, et mon intérêt, mon respect, et ma passion pour l'Asie, ont d'abord commencé par ma fascination pour cette philosophie qu'est le bouddhisme. Il exprimait parfaitement mes profondes convictions, il m'apaise et me calme. J'aime cet état d'esprit dans lequel il me met. J'ai presque envie de me convertir.
Ce que j'ai beaucoup "aimé" aussi, ce sont les nombreuses similitudes avec l'islam, les messages de bases sont les mêmes, les mêmes notions, les mêmes visions... ou presque, en tout cas l'essentiel du message est le même.
Je pense que pour ce genre de livres, le meilleur compte-rendu à faire est de vous donner quelques extraits que j'ai beaucoup aimés. Certains sont évidents, d'autres moins... J'espère qu'ils vous plairont, vous apaiseront et vous éclaireront autant que moi.
"En l'absence de nos supports familiers, nous sommes directement confrontés à nous-mêmes, un personnage que nous ne connaissons pas, un étranger déroutant avec qui nous avons toujours vécu mais que nous n'avons jamais voulu vraiment connaître. N'est-ce pas pour cette raison que nous nous efforçons de remplir chaque instant de bruit et d'activités, même futiles et ennuyeuses, afin de nous assurer que nous ne resterons jamais seuls, en silence, en compagnie de cet étranger ?
Cela ne met-il pas le doigt sur un aspect fondamentalement tragique de notre mode de vie ? Nous vivons sous une identité d'emprunt, dans un monde névrotique de conte de fées qui n'a pas plus de réalité que la tortue fantaisie d'Alice au pays des merveilles. Grisés par l'ivresse de construire, nous avons bâti la demeure de notre existence sur du sable. Ce monde peut sembler merveilleusement convaincant jusqu'au moment où la mort fait s'écrouler l'illusion et nous expulse de notre cachette."
"Si vous l'observez quelques instants (notre esprit) seulement, vous constaterez qu'il ressemble à une puce, sautant sans cesse de-ci de-là. Vous remarquerez que des pensées s'élèvent sans raison, sans le moindre rapport entre elles. Emportés par le chaos de chaque instant, nous sommes victimes de l'inconstance de notre esprit. Si nous ne connaissons que cet état de conscience, nous fier à notre seul esprit au moment de la mort serait prendre un risque absurde."
"Certains maîtres contemplatifs célèbres au Tibet avaient coutume de vider leur tasse et de la poser à l'envers, à côté de leur lit, le soir quand ils se couchaient, car ils n'étaient jamais sûrs de se réveiller le lendemain matin pour s'en servir. Ils éteignaient même leur feu la nuit sans prendre la peine de garder des braises pour le jour suivant. D'instant en instant, ils vivaient dans l'éventualité d'une mort imminente."
"Qu'y a-t-il de plus imprévisible que nos pensées et nos émotions ? Avez-vous la moindre idée de ce que vous allez penser ou ressentir dans un instant ? (pour une fois je me sens normale...) Notre esprit, en réalité, est aussi vide, aussi impermanent et aussi transitoire qu'un rêve. Observez une pensée : elle vient, elle demeure et s'en va. Le passé est passé, le futur ne s'est pas encore manifesté et la pensée actuelle, au moment où nous en faisons l'expérience, se mue déjà en passé.
En réalité, seul l'instant présent, le "maintenant", nous appartient.
Parfois, lorsque j'enseigne sur ce sujet, quelqu'un vient me trouver à la fin et me dit : "Tout cela semble évident ! Je le sais depuis toujours. Dites-moi quelque chose de nouveau." Je lui réponds : "Avez-vous réellement compris, et réalisé, la vérité de l'impermanence ? L'avez-vous si parfaitement intégrée dans chacune de vos pensées, chacune de vos respirations, chacun de vos mouvements, que votre existence en a été transformée ? Posez-vous ces deux questions : est-ce que je me souviens, à chaque instant, que je suis entrain de mourir ainsi que toute personne et toute chose, et est-ce que je traite en conséquence tous les êtres, à tout moment, avec compassion ? Ma compréhension de la mort et de l'impermanence est-elle devenue si vive et si aiguë que je consacre chaque seconde de mon existence à la poursuite de l'éveil ? Si vous pouvez répondre par l'affirmative à ces deux questions, alors oui, vous avez réellement compris l'impermanence."
"Faites cette expérience : prenez une pièce de monnaie et imaginez que c'est l'objet que vous voulez saisir. Tenez-la bien serrée dans votre poing fermé et étendez le bras, la paume de votre main tournée vers le bas. Si maintenant vous relâchez et desserrez le poing, vous perdrez ce à quoi vous vous accrochiez. C'est la raison pour laquelle vous saisissez.
Mais il est une autre possibilité. Vous pouvez lâcher prise sans rien perdre pour autant : le bras toujours tendu, tournez la main vers le ciel. Ouvrez le poing : la pièce demeure dans votre paume ouverte. Vous lâchez prise... et la pièce est toujours vôtre, malgré tout l'espace qui l'entoure.
Ainsi, il existe une façon d'accepter l'impermanence tout en savourant la vie, sans pour autant s'attacher aux choses.
Examinons maintenant ce qui arrive fréquemment dans les relations de couple. Bien souvent, nous nous apercevons que nous aimons notre conjoint seulement quand nous réalisons que nous sommes entrain de le perdre. Nous nous accrochons alors à lui ou à elle d'autant plus fort ; mais plus nous agissons de la sorte, plus il ou elle nous échappe et plus la relation devient fragile.
Nous désirons le bonheur. Pourtant, le plus souvent, la façon même dont nous le cherchons est si maladroite et si inexperte qu'elle nous cause seulement davantage de tourment. Nous supposons généralement qu'afin de l'obtenir, nous devons saisir l'objet qui, selon nous, assurera notre bonheur. Nous nous demandons comment nous pouvons apprécier quelque si nous ne pouvons le posséder. Combien nous confondons attachement et amour ! Même dans le cadre d'une relation heureuse, l'amour est dénaturé par l'attachement, avec son cortège d'insécurité, de possession et d'orgueil. Et puis, une fois l'amour parti, il ne nous reste que les souvenirs de l'amour, les cicatrices de l'attachement.
Que pouvons-nous donc faire pour triompher de cet attachement ? Tout simplement, en réaliser la nature impermanente. Cette réalisation nous libérera peu à peu de son emprise. Nous aurons alors un aperçu de ce que les maîtres décrivent comme l'attitude juste face au changement : être semblable au ciel qui regarde passer les nuages, ou être libre comme le mercure. Quand du mercure tombe à terre, il demeure, par nature, intact : il ne se mélange jamais à la poussière."
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