Un des romans les plus complexes qu'il m'ait été donné de lire, mais aussi l'un des plus intéressants et profonds.
Le Loup des Steppes tient quasiment d'ailleurs plus du traité philosophique ou psychologique que du réel roman, tant il se contente généralement de décortiquer la personnalité du héros, le fameux Loup des Steppes. La narration est assez intéressante, avant même de chercher à comprendre le héros, on va l'analyser sous différents points de vue : celui d'un homme qui le connait à peine et qui décrit simplement son comportement apparent, celui d'un traité analytique sur l'essence-même du héros et celui du héros lui-même, qui présentera une journée banale pour lui. S'ensuivra alors la véritable phase d'introspection de celui-ci, et il passera par presque toutes les émotions. Suicidaire, cultivé, élitiste, schizophrène, fier, le Loup des Steppes est un personnage fascinant dans lequel chacun pourra au moins partiellement se retrouver, ce qui me semble essentiel pour accrocher au roman, tant celui-ci est décousu et peut sembler indigeste si on ne rentre pas vraiment dans le propos. Ce qui serait franchement dommage, tant les réflexions développées sont de qualité, et tant la folie qui finit par gangrener l'esprit du héros est décrite et présentée de manière géniale.
Aussi riche dans la forme que dans le fond, Le Loup des Steppes est l'un des romans les plus difficiles d'accès que j'ai eu l'occasion de lire, mais aussi peut-être le plus enrichissant au niveau personnel. A essayer, mais à éviter en période de déprime.