Il est des livres qui vous poussent au cliché et superlatif tant ils vous renversent et s’ancrent en vous : difficile de parler du Mage sans avoir envie de succomber à une logorrhée laudative (« chef d’œuvre », « unique », « un livre comme celui-ci ne paraît que tous les dix/vingt/trente…. ans », « un bijou littéraire », « courez l’acheter », « à offrir sur dix générations » et autres formules qui font les beaux jours de trop de « critiques » littéraires).
Cette simple entrée en matière n’est, à près tout, qu’une autre façon de succomber à la tentation de hurler sur les toits combien ce livre m’a renversée /fracassée /décoiffée /bouleversée / remuée / envoûtée ou tout autre participe passé.
Le récit épouse le point de vue de Nicholas d’Urfé, archétype du jeune bourgeois anglais égocentrique aux hautes prétentions poétiques, qui décide de fuir une vie sans réel intérêt pour enseigner sur une île isolée, en Grèce. Il cache la vacuité de son existence sous des couches de cynisme qu’il veut appeler « expérience » et espère vaguement trouver dans cet exil une illumination qui manque à sa vie et à son écriture. Saura-t-il mériter son nom de héros/héraut de la littérature ?
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