Dans ce conte cruel, Némirovsky, l’une de mes auteures préférées, raconte l’ascension sociale de Dario Asfar, un médecin originaire du Moyen Orient assoiffé de réussite, à n’importe quel prix. Avec des phrases courtes, dures et rageuses, elle dépeint la haute bourgeoisie de Nice des années 1920 et convoque une nouvelle fois les thèmes du pouvoir, de l’argent et de la cupidité. Un roman puissant, poignant et cynique que j’ai dévoré.
[...] Grande Irène Némirovsky ! Il n’y a pas une page sur laquelle je n’ai pas souligné une phrase ! Tout y est excellent, cruel, cynique : cette auteure m’éblouit à chaque roman.
Une fois encore, on assiste à l’ascension sociale, mais aussi à la compromission systématique des idéaux de la jeunesse, sujets qui semblent torturer Némirovsky. La relation entre Dario et ses parents miséreux, dont il a profondément honte, et celle avec son fils qui a lui aussi honte d'une réussite acquise par les compromissions, est passionnante. Avoir honte de ses parents qui n’ont pas su faire fortune ; avoir honte de ses parents qui ont transgressé des valeurs fondamentales pour pouvoir faire fortune... J’ai aimé l’amour indéfectible entre Dario et son épouse, Clara, leur complicité envers et contre tout.
[...] Chez Némirovsky, cette urgence et cette angoisse se traduisent dans les personnages aux âmes torturées, mais dans l’écriture aussi, faite de phrases courtes, dures, rageuses, qui vont droit au but (j’adore ça). Némirovsky, l’une de mes auteures préférées, a laissé beaucoup d’œuvres compte-tenu du peu de temps qui lui a été donné de vivre. Je ne peux que vous recommander de foncer !
L'article entier sur Bibliolingus.fr :
http://www.bibliolingus.fr/le-maitre-des-ames-irene-nemirovsky-a126359588