"Le maître des illusions" compte parmi ces romans qui, une fois achevés, laissent quelque peu perplexe et vous font penser que vous êtes peut-être passé à côté de l'essentiel. Fascinants par leur contexte et leurs personnages, ces romans questionnent longtemps, on y repense, ils continuent de hanter une partie infime de votre conscience, on y revient, on cherche à analyser après coup les réactions et les choix des différentes protagonistes.
"Le maître des illusions" est un best-seller qui a pour cadre une université sélect du Vermont, aux Etats-Unis. Richard, le narrateur, est un élève boursier californien brusquement plongé dans l'atmosphère et la mentalité de la côte Est, et rapidement intégré à un groupe de jeunes nantis férus des lettres grecques, mentoré par un professeur charismatique. de fil en aiguille, un climat élitiste et extravagant - proche de celui d'une secte - cimente l'amitié entre les six membres du groupe ; les personnalités se dévoilent mais moins cependant que les mystères, secrets et autres manipulations.
"Le maître des illusions" est un thriller psychologique (pléonasme ?) aux allures de huis-clos qu'on ne peut s'empêcher d'apparenter au "Cercle des poètes disparus", en plus noir et en beaucoup plus ésotérique. Chaque membre du groupe - ou pourrait même parler de groupuscule étant donnée la nature de ses agissements - est un original au profil très fouillé par Donna Tartt qui se plaît à instaurer une ambiance malsaine. Milieu estudiantin oblige, alcool et drogue envahissent quasi chaque page de ce pavé qui en compte plus de sept cent et qui accuse de réelles longueurs, notamment en raison d'une narration très descriptive relatant les moindres détails. Un peu lassant à la longue, de mon point de vue.
"Le maître des illusions" compte parmi ces romans qui, une fois achevés, vous font vous demander pendant longtemps si vous les avez appréciés ou non, mais que vous êtes indéniablement heureux d'avoir lus.