La Mort Rouge emporte tout au dehors et dépeuple le monde. Au dedans d'un palais se cache l'élite de la société, s'adonnant à une orgie sans fin pour fuir le souvenir de leur propre finitude.
Au milieu de ce spectacle de débauche, un intru s'est invité parmi les convives.
C'est la Mort Rouge venue rappeler leur destin à ceux qui ont cru pouvoir la fuir.
Cette nouvelle est magnifique. Baudelaire vraiment rendu honneur à la plume de l'auteur.
Poe convoque avec cette nouvelle toute un imaginaire, celui de l'élite décadente, reclue, renfermée sur elle-même et se complaisant dans sa débauche tandis que la souffrance règne au dehors. De grandes fêtes semblables à des orgies, des masques, des plats à profusion, une tempête de couleurs... Sa plume a réussi à me faire voir des images magnifiques, qui, si je devais les décrire, ressembleraient sûrement à l'idée qu'on se fait des grandes fêtes déguisées de Venise, ou des plans dans Eyes Wide Shut, - c'est vraiment un imaginaire que j'aime et que Poe a merveilleusement bien rendu.
Et dans ce décor, la Mort qui s'invite comme un rappel, un memento mori. Cette nouvelle c'est ça, c'est un Memento Mori, un tableau de la tradition des Vanités. Quoique Poe ait une regard très critique face aux oeuvres littéraires didactiques, il y a clairement une morale qui se dégage de cette nouvelle, l'inévitabilité de la mort... C'est le meilleur texte que j'ai lu dans ce thème, et...
... c'est certainement la meilleure nouvelle de Poe.