Comment ? Oserai-je mettre une note si basse, si mauvaise à notre grand auteur national qu'est Molière ? Ne serait-ce pas là le comble du mépris pour celui dont le talent fut tel qu'il caractérise aujourd'hui notre langue ? Cela fait maintenant de longues années (plus d'une décennie) que je n'avais pas lu le Médecin malgré lui, et c'est donc empli de curiosité que j'ai repris ce court texte de Molière.
Le Médecin malgré lui se caractérise par des éléments techniques intéressants, un mélange de comédie (distribution des personnages, résolution du conflit) et de la farce (humour gras et visuel, facile d'accès). Molière fusionne les genres pour une farce comique nouvelle qui plaît aussi bien à la cours qu'auprès du peuple. L'idée est de s'armer de personnages haut en couleurs et d'un puissant quiproquo pour amener un comique de situation ainsi que des visuels puissants et amusants (les nombreux coups). Comme dans la comédie, on retrouve également la volonté d'attaquer les puissants et de se moquer de ceux qui se révèlent des ignorants, les médecins.
On voit une belle imitation caricaturale de ces-derniers et on appréciera le procédé qui, on le sait, sera une des marques de fabrique de Molière.
Malheureusement la pièce, encensé parce que facile d'accès, n'est pas pour autant dénuée de défauts. Sa lecture, quasi-obligatoire dans un parcours scolaire, ne cache pas ses gros défauts que sont sa fin abrupte, son comique facile, notamment très visuel, et son écriture peu développé par moment. On n'a pas un de ces magnifiques moments de la littérature tel qu'on le mériterait et il y a, ainsi, une pointe de déception. L'avancement est également très rapide, trop sans aucun doute et tout se désamorce avec une facilité artificielle qui ne satisfait pas.
Classique pour éduquer, le Médecin malgré lui l'est sans aucun doute, tant il offre une belle porte d'entrée dan le théâtre de Molière, mais, pour autant, il n'est pas un classique de la beauté d'écriture même si on appréciera le mariage des genres qu'il opère.