Génétique, clonage, conditionnement et contrôle des individus. Voilà bien des éléments indispensables pour compiler une dystopie parfaite... mais Huxley nous plonge constamment dans les abimes de la caricature. Entreprise regrettable qui étiole une oeuvre qui outre mesure est indiscutablement parmi les meilleurs du genre SCI-FI.
Je commence cette critique en énumérant tout d'abord les points appréciables. L'impeccable représentation de notre société est fascinante. Bien qu'Huxley part du principe du clonage et côntrole direct des populations à l'aide de certains moyens comme l'hypnopédie, les electrochocs dès le bas âge et la classification proportionnelle des individus en couches:
- Alpha: la classe riche qui est constituée de dirigeants, directeurs
- Bêta: la classe moyenne/intermédiaire, subordonnés des riches
- Gamma: la classe populaire englobe les travailleurs qui d'ailleurs sont clonés de façon standard.
On perçoit de fulgurantes similitudes avec le conditionnement réel des êtres humains: utilitarisme et consumérisme à outrance. Il faut noter que ce roman parait pendant la grande révolution industrielle caractérisée par les productions en masse, l'instauration des slogans et techniques de marketing etc...
Mais une grosse tâche (pour moi) est cette caricature abusée qui m'a parfois empêché de suivre le cours du récit. Caricature qui se caractérise plus ou moins par le personnage "John le sauvage". un homme ayant grandi dans un environnement reclu et aux antipodes de la grande société mondiale. Un homme qui se considère libre et s'oppose à l'ordre mondial instauré.
Le meilleur des mondes est une oeuvre qui a navigué à travers des décennies marquées par des changements considérables mais reste jusqu'à nos jours extrêmement actuelle aux vues du contexte mondial contemporain.