N'est pas 1984 qui veut ...
Bien que le fond soit assez travaillé et profond, il se montre parfois trop incongrue dans son imagination du futur sans chercher à être absurde ou drôle. Le télécran d'Orwell et sa surveillance 24/24 fait écho aux questions de data privacy de notre époque. Chez Vian, le surréaliste pianocktail était poétique et léger. Cependant, pensait-on vraiment en 1931 que la science et la technique allaient nous permettre d'avoir de robinet à Cologne ? Les projections de qui sont loin d'être intemporels mais également trop récurrent. On lit des dizaines de pages sur le mode de création des humains en éprouvettes et sur le conditionnement. Se sentait-il obligé de rappeler que les véhicules volent à chaque fois que quelqu'un se déplace ? Au bout de la 250ème fois, on a compris le principe du Soma et que tout le monde en consomme.
La plus grande faiblesse du livre reste son intrigue. L'histoire est aussi prévisible qu'une série B et les personnages ne sont ni attachants ni haïssables. On s'attend à un rebondissement qui arrive deux pages plus tard.
Je mets 5 car ce n'est pas forcément un mauvais livre. Au final, Huxley n'a réveillé en moi aucune émotion forte. Je lui suis toutefois reconnaissant d'en avoir fait un livre aussi court.