J'ai eu peur en commençant Le message, oui, peur d'une vision trop simpliste et manichéenne de la guerre. Mais il n'en est rien ! Andrée Chédid puise au fond d'elle-même cette passion qu'elle insuffle à Steph et Marie afin de créer un suspense des plus intenables quand on sait que deux vies sont si intimement liées. L'amour plus fort que tout, existe-t-il ? Permet-il de dépasser l'horreur ? Ce sont les questions évidentes à se poser, le livre s'achève sur l'horreur, Steph tire sur le tueur de Marie. Evidemment il n'a pas pardonné, en est-il responsable ?
En toile de fond, nous suivons également la vie de ce sniper, il suit un enrichissement personnel, une élévation spirituelle, nous suivons ses réflexions parsemées de citations qu'il puise dans une bibliothèque. L'écrivain ajoute ainsi un soupçon de philosophie.
Mais c'est aussi, le parallèle entre les générations qui s'expose, ce couple âgé a survécu et il est lui-même l'écho d'une jeunesse trop vite anéantie. Le temps qui passe, l'espoir, l'horreur font du Message un roman sincère et vrai.