Ce livre est important, d'autant plus pour les gens fréquentant ce site qui tentent de réfléchir sur ce qu'est ou doit être un écrivain. Cesare Pavese donne sa réponse, plus particulièrement pour le poète. Fortement inspiré du théâtre anglais, comme ce quasi-testament en témoigne, il n'en laisse pas moins la place à l'héritage antique et à la place des romanciers, Stendhal et Hemingway, notamment.
Il évoque à de nombreuses reprises, de manière assez synthétique à chaque fois, les sources d'inspiration et les manières d'écrire. Il lui arrive assez souvent de se prononcer par des phrases courtes, assez sentencieuses, parfois quasi-dogmatiques.
Ce journal ne fait quasiment pas état des conflits mondiaux, alors que, né au début du XXème siècle, son auteur les vit de manière consciente. Il évoque juste le fait que la création n'a en réalité pas souffert sous le régime fasciste. Aussi est-il passé d'un ralliement pour ce dernier, plus ou moins forcé selon lui, au communisme. On comprend sa gêne à évoquer ces sujets.
Par ailleurs, s'il avoue sans ambages sa misogynie, il évoque les rapports intimes de façon crue, prosaïque et assez violente, tour à tour ou simultanément.
Malgré l'intérêt de cet ouvrage relatif à la réflexion littéraire, beaucoup d'éléments gênant touchant la personnalité de l'auteur, une certaine forme d'égocentrisme et de violence, rendent cette lecture assez fortement désagréable : j'avoue une gêne tenace, ce qui a expliqué mes difficultés à avancer et terminer.