Le monde avant #MeToo est une bonne introduction au féminisme en prenant le machisme comme clé d'entrée.
A base d'exemples du XXème siècle, on y retrouve la force des images de publicités ou de films pour montrer à quel point la femme a été asservie dans des buts commerciaux ou tout simplement pour asseoir la puissance masculine.
Ainsi l'illustré développe donc sous forme de mini chapitres quelques perspectives du type :
- est-il dangereux d'être belle ?
- une femme ça se mate ?
- la femme violentée,
- un monde construit par le désir masculin ?
etc.
Le propos a lé mérite d'être limpide et donc d'ouvrir les chakras au plus grand nombre.
Cependant l'ambition du livre ne va beaucoup plus loin.
Exemple : entre objectifs financiers et domination masculine, qui est l'œuf et qui est la poule ?
Au final, il ne faut pas se méprendre sur l'objet du livre :
1. Le décryptage est limité :
- On y fait référence exclusivement à la culture pop occidentale (majoritairement américaine). Pas d'ouverture sur d'autres pays ;
- Le livre omet également des pans entiers du sujet (la presse, la religion, le cumul des "handicaps"...).
2. Agnès Grossmann n'aborde pas les fondamentaux du féminisme (au plus par brides). Et donc aucune mise en action n'est proposée, ni sous forme de retour en arrière (une analyse des évolutions aurait été la bienvenue), ni sous forme d'ouverture sur le futur (la convergence des luttes, la force des réseaux sociaux...).
En résumé, une bonne entrée en matière mais guère plus.