Sur les conseils de mon "éclaireuse zweiguienne", après quelques nouvelles, la biographie de Marie-Antoinette, j'ai entrepris la lecture de cette autobiographie de Stefan Zweig. Je connaissais le style, j'ai découvert l'homme.
Après quelques chapitres qui décrivent son adolescence viennoise, ses goûts littéraires, son admiration pour des poètes dont j'ignore tout, le livre démarre vraiment quand Zweig commence à voyager, à Berlin, Paris, Bruxelles ... et se découvre Européen.
La guerre de 14-18 contre laquelle il tente de lutter, son amitié "au dessus de la mêlée" avec le Français Romain Rolland, la description de la vie en Autriche dans les années inflationnistes de l'après-guerre, la montée du nazisme, l'exil... la conscience que ce "monde d'hier" n'existera plus.
Quand Zweig écrit ce livre testament et plaidoyer, en 1941, il a déjà pris la décision de mettre fin à ses jours. Sa préface se conclue par "Parlez donc et choisissez, ô mes souvenirs, vous et non moi, et rendez au moins un reflet de ma vie, avant qu'elle sombre dans les ténèbres".
Après un début un peu hésitant, je n'ai plus pu lâcher ce livre, jusqu'à la fin qui m'a laissée sonnée : quel homme, quelle conscience !
Un livre dont le style se savoure, et qui fait réfléchir... (j'ai noté également dans "mes envies" celle de découvrir Romain Rolland)