Celui-là est plus ludique ; on se fait plaisir, sans grande prétention.
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Malheureusement, les "Ecritures automatiques" ne bénéficient pas d'une édition séparée, et le livre, là, qui est enregistré sur SC, est en réalité un ensemble de trois sortes de recueil (ledit "Mouvement perpétuel", "Feu de joie", et, donc, ces fameuses "Ecritures automatiques"). Je ne peux donc pas dire tout le bien que j'en pense de manière séparée.
C'est une expérience à vivre. Tout, de la phrase, est conservée : sa structure, sa grammaire, et, surtout, son rythme. Et, dans cette structure, sont jetés pelle-mêle des mots à l'emporte pièce, choisis semble-t-il complètement au hasard, ou en tout cas dans des champs lexicaux et sémantiques complètement hétérogènes. Eh bien, tout cela produit un effet de sens absolument renversant. Aragon est précisément un génie du rythme, de la phrase ; en sorte que l'on pourrait bien lire n'importe quoi, nous serions tout de même emportés, soufflés par sa force enivrante et absolument irrésistible. Si, donc, vous couplez ce génie du rythme au voyage étourdissant que produit la multiplicité des univers lexicaux, ainsi que leur brassage impétueux, alors vous avez la sensation unique de traverser avec la violence d'un ouragan des mondes nouveaux qui semblent étrangement familiers, bien qu'affectés d'une malléabilité infinie, d'une valence inépuisable, d'une instabilité absolue.