Je ne suis pas historien et encore moins médiéviste même si j'affectionne tout particulièrement ce pan de l'Histoire.
Livre que j'ai vu recommandé à droite à gauche... comme à droite et à gauche. Alors qu'en est-il finalement ?
Si Jacques Heers règle ses comptes avec le mythe de l'obscurantisme, fustige la méthodologie de ses pairs et le traitement de l'Histoire par l'Education Nationale avec une relâche savoureuse je me suis quand même un peu agacé du manque de sources et d'exemples détaillés de sa part. Car autant si toutes les cibles de sa fureur sont sourcées et référencées, il en est de moins pour ses contre-exemples et autres arguments. Il y a donc certains passages particulièrement frustrants où Heers nous précise que "non ce n'était pas du tout comme ça à l'époque" sans s'expliquer davantage où nous proposer une référence vers laquelle nous tourner. Je pense tout particulièrement à la question de la place des femmes au Moyen-Âge (sic), thème qui revient maintes fois dans l'ouvrage sans jamais donner de détails. C'est frustrant.
Je regrette aussi qu'il se concentre principalement sur le XIème - XIIIème siècle dans ses contre-exemples, sans trop s'attarder sur ce qui précède l'an 1000. J'imagine que c'est parce que ce sont les siècles qu'il maîtrise le mieux mais finalement on finit par tourner un peu en rond niveau références.
Mais en-dehors de cela l'ouvrage reste très intéressant et instructif, avec pas mal de passages riches en renseignement tant sur la période elle-même que sur l'histoire de l'historiographie française.
Et puis ça fait du bien de lire un livre sans complexe qui insulte tout ce qui bouge sans chercher à respecter les bienséances.