Tisane de tisane ! Le mystère du Lac me tient en haleine depuis une dizaine de jours et c’est avec la patience d’un gosse à qui on dit qu’il reste plus que deux dodos avant d’aller à Eurodisney que j’ai envie de le conseiller aux copains qui lisent (et qui lisent pas parce que putain j’vous jure c’est une super super histoire).
C’est rare que j’parle de perfection, j’suis assez ouvert sur plein de trucs, voire des fois un peu trop enjoué, mais là. Putain.
McCammon fait partie de ces bonhommes avec Roald Dahl, Stephen King ou même encore Steven Spielberg (époque 80’s) à savoir décrire l’enfance sans la rendre ni couillonne ni mélancolique. Du grand grand art.
Ça fait comme un vent de nostalgie qui vous traverse les narines (et pourtant je suis pas né dans les années 50 hein), c’est une description d’un fantasme de gosse américain qui vit en Alabama (ouais je sais va falloir que j’me calme avec cet État). Une ambiance qu’on a pu voir dans E.T., dans Les Goonies, avec cette fascination pour les films d’horreur qui aujourd’hui vous feraient hurler de rire, à une époque ou les extraterrestres faisaient aussi flipper que les russes à cause de la bombe atomique, où les bouteilles de lait étaient en verre et qu'on voyait d'un mauvais oeil l'arrivée des supermarchés.
Cory arrive à l’âge charnière où on attend de lui de grandir alors qu’il nage encore dans un monde imaginaire presque parfait, flanqué de sa bande de potes (tous des freaks, qui rappellent étrangement les gosses de Stranger Things d’ailleurs). Lui et son père vont être témoin d’un accident de voiture dans lequel un homme attaché au volant de sa caisse va couler dans le fond d'un lac.
Ce meurtre (puisqu’il s’agit d’un meurtre) va être le point de départ de plusieurs histoires dans lesquelles vont se croiser des sorcières vaudous, des membres du Ku Kux Klan, un crocodile radioactif, une bicyclette vivante, un gamin tout chétif qui lance des balles comme des missiles, deux frères badboy qui terrorisent la populace, la Diablesse toujours partante pour bouffer ses crottes de nez, …
Tous les éléments pour faire un récit parfait sont réunis et l’auteur y arrive haut la main.
Juré. Ça donnerait presqu'envie de souffler sur une cartouche de Super Nes, de faire des sandwichs pain de mie/nutella en mattant un film le mercredi après midi alors que t’es 4 dans ta chambre et que ça sent la salle polyvalente à cause de tes chaussettes et celles de tes potes, t’as envie d’racheter un bicloune et de parcourir les marais à la recherche d’une histoire inquiétante à écrire because...
...because c’est ça aussi. Cory est un écrivain en herbe, et on retrouve la même envie, la même ferveur de transmettre cette passion aux lecteurs qui souhaiteraient sauter le pas, les clés pour fasciner, pour écrire des grands romans d’aventures, où frissonner fait partie intégrante du jeu.
D'ailleurs on comprend quand même vachement mieux la qualité de certains romans d'aujourd'hui, c'est à cause de ce livre là ! J'vous l'dis moi qu'il est énorme !
C’est un peu comme se faire un marathon Indiana Jones (sans le 4) avec une grosse pizza des familles, tu dors vachement mieux la nuit, t’oublies tous tes petits soucis et t’es bercé dans ce coconfortable nostalgique de l’enfance sans pour autant que ça t’infantilises.
J’parie ma montre et mon billet que ça te plaira, mon gars.