Du Grangé classique : se lit tout seul mais pas bluffant
Lire un livre de Grangé c’est un peu comme regarder un épisode des Experts. On se laisse embarquer par une histoire bien construite et une narration qui tient la route. Peu importe finalement qui est l’assassin (on est d’ailleurs souvent déçu), on se laisse bercer par le récit et on en profite pour apprendre deux ou trois choses qu’on ignorait. Comme le dit le sage, qu’importe la destination, c’est le chemin parcouru pour y parvenir qui compte vraiment.
Le Passager ne fait pas exception à la règle. Mathias Freire, le personnage principal, est psychologue à Bordeaux. En prenant en charge un nouveau patient il se rend vite compte qu’il souffre lui même d’une pathologie identique : le passager sans bagages. Cette notion fait référence aux individus qui, pour fuir une réalité insoutenable, prennent la fuite (physiquement et psychologiquement). Après être passé par une courte phase d’amnésie ils finissent pas se réinventer un nom, un métier, un passé.
Anaïs Chatelet est une jeune capitaine de police au caractère bien trempé. Elle enquête sur un meurtre à consonance mythologique autour du Minotaure. Très vite le destin de ces deux personnages se croisent au travers du patient de Mathias qui a été retrouvé amnésique à quelques pas de la scène de crime.
Mathias prend conscience de sa pathologie au moment même où les soupçons de meurtre le pointent du doigt. Il découvre que son identité ne repose que sur des mensonges et de faux document. Il décide alors de remonter ses identités successives, imbriquées comme des poupées russes, pour remonter à la source et prouver son innocence.
Sur le chemin de sa quête d’identité le héros se rend compte que des crimes mythologiques ont jalonnés son parcours à rebours jusque son moi originel. Poursuivi par la police, puis par des tueurs professionnels au service d’un conglomérat militaro-médical, Mathias ne pourra compter que sur lui-même (suivi de près par Anaïs qui reste persuadée de son innocence et enquête en parallèle) pour démêler toute cette affaire et faire la lumière sur son passé pour comprendre comment quel a été son rôle dans cette série de meurtres.
Même si Le Passager n’est peut-être pas le meilleur ouvrage de Grangé, sa lecture est assez fluide et agréable. On ne s’attache malheureusement pas beaucoup aux personnages et l’histoire est parfois vraiment rocambolesque. La révélation finale et la scène de clôture sont assez décevantes et on sens que l’auteur a ramé pour trouver comment terminer habillement son récit.
Au final, Le Passager nous laisse une impression assez mitigée même si sa lecture n’est pas désagréable et nous fait parfois passer de bons moments.