Le monde dans lequel vit Jonas est bien différent du notre. Et pourtant, leur quotidien leur semble bien ordinaire. Ils ne ressentent ni amour di douleur.
Les enfants passent d'un âge à un autre au cours d'une cérémonie, chaque année en décembre. A la douzième année, pendant la "Ceremony of Twelve" ils se voient attribuer une tâche dans la société, et des heures de formation pour apprendre leur prochain emploi. Choisir sa profession? Une drôle d'idée.
Les adultes peuvent, eux, postuler pour se voir attribuer un époux et un enfant. Les familles sont reléguées à un état d' "unité", et les nouveaux nés sont accueillis jusqu'à leur première cérémonie.
Un cadre bien réglé dans lequel aucune révolte n'est même envisagée.
Jonas s'apprête à assister à sa cérémonie, la plus importante de toutes. Un rôle bien plus important que les autres lui sera confié, un rôle lourd à porter : il sera Receveur. Les souvenirs des générations passées lui seront données par le Passeur: le soleil, la neige, l'amour familial, ainsi que les couleurs qui n'existent plus dans le monde de Jonas. Mais aussi la douleur, et la guerre. Seul le Receveur et celui qui le forme ont accès à ces souvenirs, ainsi qu'aux livres qui contiennent la connaissance. Les autres commettent des choses atroces pour l'Humanité dans leurs tâches quotidiennes, mais comme le dit le Passeur, ils ne savent pas.
Le Passeur n'est pas une dystopie comme les autres. Aucune date n'est mentionnée mais on se doute que Jonas vit dans un lointain futur, où même l'amour ne se comprend plus. Ce récit fait réflechir. Lorsque le Passeur explique que le monde qu'ils ont laissé (celui dans lequel nous vivons, semble-t-il) n'était plus viable, car trop violent et destructeur, le lecteur met forcément son époque en perspective.
J'ai bien apprécié ce premier tome. La fin laisse présager un bon début de deuxième tome que je lirai avec plaisir !