Mathilde, plantureuse alsacienne, a épousé Amine, un soldat marocain rencontré pendant la guerre, et l’a suivi à Meknès après leur mariage. Ce roman décrit leur vie tout à fait déprimante dans un style très morne.
Premier opus d’une saga qui en comportera trois, il est à espérer que Leïla Slimani fera des efforts pour rendre ses romans intéressants car on s’ennuie ferme dans celui-ci.
Ce récit manque de rythme, il n’y a pas vraiment d’intrigue, de fil narratif, les fins de chapitres endorment plus qu’elles ne donnent envie de lire la suite. Tout est décousu, des tableaux qui peinent à exister sous nos yeux se succèdent sans aucun lien (le déménagement de la medina à la ferme, l’entrée à l’école de leur fille, une fête de Noël, le retour d’un compagnon d’armes d’Amine…). Aucun paysage ne prend forme, nous n'imaginons aucune odeur décrite, aucun bruit, rien. Les évocations sont sèches. Les personnages sont caricaturaux et inconsistants, leurs dialogues pauvres et peu plausibles.
On ne comprend pas bien où Leïla Slimani veut en venir car ce roman est sans tendresse aucune, ni pour le Maroc, ni pour la France, ni pour ses personnages, ni pour les miséreux qui les entourent, et ne raconte pas vraiment les débuts de la décolonisation (visiblement, c’était pourtant le projet initial). La violence qui s’en dégage maladroitement, avec quelques scènes de sexe mal écrites ou des récits de coups, ne lui donne pas plus de force. Ce roman est mou.
J'avais plutôt aimé Chanson douce et suis donc assez déçue. N’est pas Elena Ferrante qui veut, l’écriture d’une saga ambitieuse demande plus de préparation.