Un homme comme tant d’autres jusqu’au jour où rien ne tient plus, où tout se délite par abandon face aux malheurs donnant naissance à un vieillard incompris, insoumis, seul. Nous suivons donc le cheminement de ce changement d'état éclairé par des retours en arrière sur sa vie.


Difficile de ne pas apprécier Chûichi assez touchant par son innocence bien que très vite rattrapé par la réalité de ses devoirs familiaux et l'âge qui avance. Le problème viendra d’une genèse trop peu surprenante. Elle ne permet pas d’adhérer et de se plonger totalement dans le récit même s’il est possible que ce soit un choix de l’auteur de vouloir montrer que tout un chacun est capable de changer aussi radicalement suite à des évènements finalement banals (mais toujours tragiques pour ceux qui les vivent). Je regrette aussi le manque d’équilibre entre les parties. La fin notamment, avec l’arrivée du frère, se déroule et ferme le récit à une vitesse beaucoup trop élevée comparé au reste. D’autant plus que cela ne colle pas avec l’esprit d’apaisement et de langueur qu’elle est censée inspirer.
Néanmoins il faut reconnaître que la démonstration de l’évolution des mentalités et comportements des gens face aux bouleversements sociétaux fait sens. Tout comme les révoltes ordinaires, mais vaines, des voisins trop peureux et englués dans un système (de pensée également) ne permettant pas une réelle expression de leurs angoisses. Le pèlerinage est un livre qui distille une certaine lenteur et mélancolie tout en la mêlant à un fond de colère. C’est l’évocation du passage du temps et du passage d’un état à un autre, qu’il soit physique, moral ou sociétal.


Tous ces points m’ont amenée au bout de cette œuvre en y appréciant donc un certain nombre de choses mais la mise en place assez longue et le manque de surprise au fur et à mesure de la lecture du passé du personnage principal ont fait que j’ai été déçue et m’attendais à plus/mieux malgré de bons points. Ce 6/10 lui convient donc parfaitement dans ma notation, à savoir : des qualités certaines mais sous-exploitées.

Xia
6
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le 1 avr. 2014

Critique lue 102 fois

Xia

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