J'ai toujours été passionné par la littérature de Jules Verne, et ce depuis la premières fois que mon esprit a été imprégné par les mots de l'auteur français, capable d'émerveiller et de stimuler une imagination grâce à des univers aussi créatifs que riches et dans lesquelles on plonge sans retenue pour mieux s'y immerger.
L'auteur du Voyage au Centre de la Terre écrit Le Phare du Bout du Monde quatre ans avant sa mort et c'est son fils Michel qui se chargera dès 1905 de le mettre en forme puis de le faire publier. Ici, il nous emmène vers l'extrême-sud de l'Amérique du sud, et plus précisément sur une île située sur la terre de feu, soit la où se rencontrent les océans Pacifique et Atlantique, où trois gardiens doivent protéger un phare, tout en ignorant que cette terre inhabitée et inhospitalière est sujette aux méfaits d'une bande de pirates.
Jules Verne s'attarde moins sur l'aspect fantastique qui planait sur ses œuvres les plus célèbres, mais accentue une ambiance mystérieuse et sombre qu'il met efficacement en place, toujours avec un sens certain de la narration. Sans atteindre la qualité et la maestria de certains de ces récits, ça n'en reste pas moins particulièrement bien ficelé, ça se lit très rapidement et on est plongé dans l’œuvre avec l'impression d'être au côté des personnages.
C'est d'ailleurs là l'une des réussites de l’œuvre, dans la construction puis le déroulement du récit, ainsi que l'écriture des personnages, avec une belle opposition et certains passionnants, notamment Vasquez et John, on a envie de les suivre et de savoir comment ils vont faire face à l'adversité. On peut d'ailleurs un peu regretter que la fin soit un peu vite expédié et pas aussi remarquable que ce qui précède, c'est dommage sans non plus être préjudiciable, le plaisir reste tout de même intact.
La force de Verne, et on l'a retrouve en partie dans Le Phare du bout du Monde, c'est de stimuler l'imagination du lecteur. Chacun de ses mots forme une image, puis un film et l'on se retrouve immergé dans un univers où l'auteur français en maîtrise chaque élément, démontre une vraie science du détail sans alourdir le récit et sachant jouer avec les éléments naturels pour mieux créer un climat fort, mystérieux et ici angoissant. On ressent d'ailleurs toute sa passion pour la mer et les histoires, parfois mystiques, pouvant tourner autour, et il transmet cela à merveille.
C'est sur une terre de feu que Jules Verne nous entraîne avec Le Phare du bout du Monde, et si ce n'est pas son œuvre la plus forte, ça n'en reste pas moins un régal où il démontre toujours une vraie passion et un savoir-faire pour stimuler une imagination et créer des images fortes.