5/10 pour le roman de Wladyslaw Szpilman, autobiographie d'un survivant du ghetto de Varsovie, pourquoi si peu ?
En bref, il ne s'agit d'ici que d'une autobiographie conventionnelle, narrée comme une dictée qu'il vous faut écrire au collège, Szpilman décrit, mais sans y insuffler une certaine émotion. Il n'y a pas besoin de rappel en ce qui concerne ce qu'il y a eu lieu à Varsovie (et pas qu'à Varsovie bien sûr) pendant la Seconde Guerre Mondiale, terrible, tragique, sombre et inhumain, ça prend aux tripes.
Mais le fait qu'on le sache ne suffit pas, le ressenti, dans un roman, qui plus est autobiographique et historique, passe non seulement par le biais de l'histoire, mais aussi par la manière dont elle est écrite, et le roman de Szpilman dérobe à cette règle, car il ne s'agit que d'un court résumé, de mémoires où l'on voit défiler les événements qui s'y déroulent en tant qu'étranger, il n'y a pas d'émotion, seulement de la description, les pensées du personnage étant expédiées à toute vitesse comme si le titre du livre était simplement "guide de survie en territoire nazi".
Mais l'ouvrage et son auteur ne sont pas trop à blâmer, c'est aussi commun à la majorité des autobiographies, la description des faits en question prenant toujours le dessus sur comment, de quel style et de quelle manière cette histoire est retranscrite sur papier.
Heureusement, ce roman sera immortalisé à l'écran par Roman Polanski l'année suivante, avec de fortes émotions qui se dégagent de l'oeuvre (notamment grâce à la tête d'affiche), rajoutant un surplus tragique à une histoire qui l'est pourtant déjà bien assez.