A l'aube de la seconde guerre mondiale, Wladyslaw Szpilman, un pianiste juif polonais bénéficiant d'une petite réputation locale, vit heureux avec sa famille -ses parents, ses deux sœurs et son frère- dans Varsovie. Mais lorsque la guerre va débuter, bien qu'optimistes les Polonais ne vont pas faire long feu face à l'armée allemande et lorsque le pays est pris les choses vont aussitôt changer du tout au tout. Rapidement un ghetto est créé au sein même de la ville où tous les Juifs se retrouvent parqués, enfermés dans un quartier surpeuplé. Commencent alors six longues années pour Wladyslaw Szpilman, six longues années où d'abord enfermé dans ce ghetto, puis caché par des résistants polonais aux quatre coins de la ville, il devra chercher à survivre par tous les moyens.
Livre autobiographique et incroyable témoignage sur l'atrocité des crimes de guerre nazis. Le pianiste est un livre d'une authenticité rare, bien qu'on préférerait peut-être se dire que ce n'est pas le cas.
On en apprend d'abord beaucoup sur les conditions de vie lamentables dans le ghetto de Varsovie, ou les Juifs en proie à la plus grande des détresses ne cherchent plus qu'à survivre et à conserver tant bien que mal un maigre espoir afin ne pas sombrer dans la folie.
Mais également sur la façon dont ils furent déportés donnant lieu à une scène horrible de séparation entre l'auteur et le reste de sa famille. On comprend aisément que pour lui se fut un grand déchirement, peut-être d'un certain point de vue plus grand à supporter que les conditions de vie lamentable dans lesquelles il s'est retrouvé pendant ces années.
Suite à ça le protagoniste va se retrouver dans Varsovie hébergé tour à tour dans des logements trouvés par le réseau de résistance polonais. Il va être là soumis à un rythme de vie extrêmement difficile: solitude, faim, peur, angoisse vont se succéder et être son quotidien jusqu'à la fin de la guerre. Les choses empirant lorsque le quartier est quasi intégralement rasé par les bombes et les incendies, il devra survivre dans une ville devenue fantôme à l'exception des SS patrouillant encore dans les parages. SS parmi qui, il rencontrera Wilm Hosenfeld, qui, hanté par les crimes perpétrés par son peuple aidera plusieurs juifs à échapper à la mort à l'instar donc de Wladyslaw Szpilman cherchant à se racheter et réparer comme il le peut les horreurs commit par ses compatriotes. (le livre est par ailleurs complété d'extrait du journal tenu par Wilm Hosenfeld qui nous apprennent plus sur l'homme et le déroulement de la guerre du point de vue nazi).
Écrit et publie pour la première fois en 1946 avant d'être rapidement interdit. Wladyslaw Szpilman écrit sa vie durant la guerre, à un moment où il ne semble pas encore en être réellement sorti, ni complètement de retour parmi « les vivants ». Il se montre relativement distant tout du long du livre en réalité, racontant ce qui lui est arrivé, son désespoir et ses envies d'abandonner et d'en finir ; mais les seuls moments où il parle ouvertement des sentiments qu'il éprouve sur le moment, sont lorsqu'il parle de sa famille avec beaucoup de regrets et surtout de son frère. Après l'écriture du livre et son interdiction il ne reparlera quasiment jamais de ce qui lui est arrivé durant la guerre, on comprend aisément pourquoi.
L'atrocité de ce qu'il a vécu n'a d'égal que la chance qu'il a eue d'en réchapper.