M’étant déjà délecté du Parfum, le précédent livre de l’auteur (contraint et forcé par ma prof de français et dont je ne garde absolument aucun souvenir), c’est une petite escapade chez un libraire qui fut le déclencheur, au détour d’un rayon sentant bon l’imprimerie, de ma découverte du Pigeon.
Connaissant la réputation de Patrick Süskind (même si je suis totalement incapable d’émettre une opinion concernant celle-ci), c’est en lisant le résumé intriguant et en comptant les 3€ et quelque que j’avais sur moi, que je décidai d’acquérir le livre.
Et… ce fut relativement divertissant.
Il faut dire que long de seulement 90 pages, Le Pigeon est bien trop court pour que nous puissions nous ennuyer au cours de la lecture.
Rédiger avec une précision chirurgicale, le livre relate la journée en apparence normale du personnage principal, Jonathan, avant qu’un événement incongru ne vienne rompre son quotidien si tranquille : la rencontre avec le fameux pigeon.
Et… C’est à peu près tout.
Comme je le disais, il est impossible de s’ennuyer lorsque l’ouvrage duquel nous tournons tranquillement les pages à l'imprimerie douteuse (ce fut le cas de mon exemplaire) est aussi court. Mais disons que je ne lui ai rien trouvé d’exceptionnel non plus.
Il s‘agit d’un récit au style naturaliste des plus efficace, l’auteur nous délectant de l’ensemble des activités de son personnage avec un nombre de détails qui force le respect (un chapitre entier pour un simple dîner sans dialogue… il faut le faire), mais disons que le manque de contenu du livre est son handicap majeur.
Il ne se passe quasiment « rien » durant ces 90 pages, si bien que le bouleversement induit par la rencontre avec le volatile ne présente que peu d’intérêt narratif. Celui-ci n’est un effet qu’un simple prétexte au retournement psychologique de Jonathan mais dans les faits, qu’il s’agisse d’un pigeon, d’une mouette, d’un chat ou d’un simple peuplier, le résultat aurait été équivalent.
Ainsi, bien qu’intéressant en ce qu’il propose de chirurgical dans la description extrêmement poussée de son personnage principal, Le Pigeon demeurera un livre lu et apprécié l’espace d’un instant, mais aussitôt oublié une fois le final advenu (un final d’une piètre qualité d’ailleurs).
Du moins en ce qui me concerne.