Il est bien léger Le poids du papillon, ce récit d'Erri de Luca, d'une petite soixantaine de pages, tout juste complété par une minuscule nouvelle intitulée Visite à un arbre. Le style de l'écrivain, tout en poésie fruste et délicate, poli au fil des années, est bien présent, cependant. L'argument tient en peu de mots : l'affrontement de deux vieux mâles, en fin de course, le roi des chamois, d'un côté, le prince des braconniers, de l'autre. Leur duel n'en sera pas vraiment un, il est avant tout le prétexte pour de Luca à glorifier dame nature, dans la splendeur d'une fin d'automne, avant l'apparition de la neige, quelque part sur les hauteurs alpines. Un petit livre qui se déguste, le nez au vent, et qui parle aussi de solitude, de vieillesse et de la trace que l'on laisse, dérisoire en fin de compte, puisque vite recouverte par la glace de l'hiver. Cela fait une lecture agréable, mais trop rapide, qui frustre tant on attend davantage de l'écrivain italien.