Si tu pensais que les histoires de survie étaient pleines d’action et d’exploits héroïques, Le Puits d’Iván Repila est là pour te rappeler que parfois, c’est juste une lente descente dans la faim, la folie et l’absurde.
Le pitch est aussi simple que cauchemardesque : deux frères, le Grand et le Petit, sont coincés au fond d’un puits sans qu’on sache pourquoi ni comment ils y sont arrivés. Pas d’issue, pas de secours, juste la faim, la soif, et une lente dégradation physique et mentale.
Repila écrit avec une sécheresse qui colle parfaitement à son histoire : les phrases sont brèves, tranchantes, parfois dérangeantes, et le livre lui-même est court… mais chaque page est un poids supplémentaire sur la poitrine du lecteur. La tension monte, le corps lâche, l’esprit vacille, et nous, on observe impuissants. C’est beau, c’est brutal, et ça oscille entre conte cruel et allégorie sociale.
Alors oui, c’est intense, mais c’est aussi étrange. L’histoire ne donne pas toutes les réponses, le style flirte parfois avec l’expérimental, et si t’es du genre à aimer les récits bien ficelés avec un début, un milieu et une fin clairs… prépare-toi à rester sur ta faim (comme les personnages, d’ailleurs).
Bref, Le Puits, c’est une fable oppressante, un huis clos à ciel ouvert qui te prend aux tripes, un roman aussi court que percutant, mais qui te laisse avec plus de questions que de certitudes. Un livre qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui ne laisse personne indemne. Si t’as pas peur du vide, saute.