"Je suis touché et fier pour le livre et d'autant plus touché que ce prix est pur et cristallin", a déclaré Sorj Chalandon aux lycéens qui lui ont décerné leur prix Goncourt . "C'est l'une des plus belles choses que vous pouviez me faire à moi et tout ce que j'ai dans le ventre et dans le coeur et tout ce que j'y ai mis et tout ce que j'ai fait pour oublier. C'est un baume". (Les extraits de l'interview sont tirés d'un article du Nouvel Observateur).
Un bouquin bouleversant, chaque page tournée est comme une gifle. Les mots et les phrases ciselées et nerveuses soulignent l'horreur et portent la tension comme rarement. On en sort battu, épuisé, groggy!
"Je suis désolé, je vous ai fait partager des choses qui sont dures, mais j'en avais marre d'être seul dans ces choses-là. C'est comme si j'avais un sac de pierres, je vous ai donné une pierre à chacun, et pour moi, le sac va être moins lourd", a ajouté Chalandon à l'adresse des lycéens.
"Le quatrième mur", c'est aussi l'histoire du militantisme qui agit loin, très loin des causes qu'il défend, englué dans les positions dogmatiques et des violences qui donnent l'impression d'exister. Georges, militant d'extrême-gauche plongé soudainement dans la guerre du Liban, va se perdre tout entier dans l'horreur insensée de la guerre.
Pour respecter une promesse faite à Samuel, son ami qui agonise à l'hôpital, il part à Beyrouth monter l'Antigone de Anouilh. Chacun des acteurs sera issu d'une des communautés participant au conflit libanais . Le temps d'une seule et unique représentation, chiites, Palestiniens, phalangistes, druzes, combattants du Fatah ... devront retenir leur souffle pour laisser passer les mots.
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