Philipp Roth, dans ce roman court en trois chapitres ressemblant à trois actes d'une tragédie classique, traite deux de ses thèmes de prédilection, le vieillissement et la sexualité. S'il peut être craint des redites, il n'en est rien : il renouvelle bien son genre, avec ce qu'il faut de distance, d'analyse, d'emphase, comme de richesse d'actions, de force et de dialogues sentis.
Les sujets et situations sont graves, aux confins du drame. Certaines sont très crues, la provocation n'y est pas absente, et peut évidemment gêner. Je la trouve quelque peu outrancière.
Mais, de manière générale, quelle vigueur, et quelle vivacité funeste pour évoquer la déchéance et la mort ! Ce roman, comme beaucoup d'autres chez lui désormais, est tissé d'ombres et de lumières, d'éclaircies en pleine tempête. Comme souvent chez Roth, la lecture est aussi dure qu'enrichissante.